mardi 19 mars 2013

Octave Uzanne écrit en 1913 : « D'ailleurs, l'extraordinaire et quasi-surnaturelle vitalité du juif survit à tous les massacres, endure toutes les persécutions. Comparables aux tronçons du serpent fabuleux, les membres d'Israël, tranchés par le fer, deviennent autant d'hydres nouvelles qui vivent, et mordent, et injectent leur venin. »

Exemplaire de l'Angleterre Juive, Israël chez John Bull,
par Théo-Doedalus [Octave Uzanne]
Bruxelles, Veuve Ferdinand Larcier,
Paris, Fontemoing et Cie, 1913
Reliure pleine toile de l'éditeur.
Collection B. H.-R.
Octave Uzanne écrit, dissimulé sous le pseudonyme de Théo-Doedalus, dans le pamphlet intitulé L'Angleterre Juive, Israël chez John Bull (*) les lignes suivantes :

« Nous ne parlerons pas ici de la France. Les fougueux ouvrages d'Edouard Drumont et de quelques autres véhéments écrivains qui se sont appliqués chez nous à l'étude de la question sémitique sont là pour nous fournir tous les renseignements désirables et sont faciles à consulter par nos lecteurs.
Le pays le plus important, en raison du nombre de juifs qu'il contient et aussi par la législation à laquelle il les soumet, est incontestablement la Russie. C'est de Russie que viennent, en une sorte d'exode continu, ces milliers de juifs qui se répandent sur l'Europe occidentale et sur les Etats-Unis, pauvres diables exhibant ingénument, sous leurs formes les plus viles et les plus repoussantes, tous les vices de leur race, au grand ennui des hauts barons du commerce et de la banque, leurs coreligionnaires  qui se voient chargés envers eux de devoirs charitables de plus en plus onéreux, sans pouvoir retirer de cette compromettante fraternité autre chose qu'un regain d'impopularité, sinon de sourde haine, pour le nom juif et le caractère israélite.
L'Angleterre, avec ses traditions d'hospitalité et sa réputation solidement établie de loyale terre d'asile, est plus qu'aucun autre pays affecté par cette invasion de misère sordide, vicieuse et rapace. C'est à peine si les « Britishers » commencent à sentir le danger qui menace leur pays. Comme nous aurons plus d'une fois l'occasion de le constater au cours de cette étude, l'inquiétude toutefois se fait déjà sentir. [...] »

Ces quelques lignes sont du premier chapitre : Les Juifs dans le monde. Voici comment Uzanne décrit, ici ou là, dans le copieux volume (384 pages), le juif :

« [...] Mais au-dessus de cette tourbe où fermentent les désirs et les énergies de la race et d'où surgissent inopinément les pousses les plus robustes et les plus belles, se dresse une minorité de plus en plus riche et puissante qui domine déjà le monde entier. Le juif ne s'absorbe pas dans les peuples au milieu desquels il vit. Qu'il soit établi en France ou en Angleterre, il est isolé parmi ceux dont il fait profession d'être le concitoyen ; il y a toujours en lui quelque chose qui crie : « Je ne suis pas l'un de vous. » [...] Qu'on y prenne garde ; si les peuples, par un de ces mouvements imprévus que suggèrent l'instinct obscur de la conservation et des forces vitales ignorées ne se révoltent pas contre la prépondérance des israélites et ne trouvent point moyen de réfréner leurs ambitions, le jour n'est pas éloigné, pour employer les expressions de M. Arnold White, « où les nations de l'Europe découvriront soudain que la fleur des biens du pays appartient à leurs sujets juifs, et qu'en faisant son oeuvre estimée supérieurement humanitaire, la démocratie a travaillé aveuglément et sans le savoir au triomphe de la suprématie juive, en même temps qu'elle perdait la capacité de maintenir à part sa propre existence. » Le réveil sera terrible, on le peut, hélas ! déjà pressentir. » (p. 56)

Plus loin on lit :

(détail du dos du volume - auteur et titre dorés)
Exemplaire de l'Angleterre Juive, Israël chez John Bull,
par Théo-Doedalus [Octave Uzanne]
Bruxelles, Veuve Ferdinand Larcier,
Paris, Fontemoing et Cie, 1913
Reliure pleine toile de l'éditeur.
Collection B. H.-R.
« Ils sont, comme on le voit, bien armés, et ils ont des raisons de croire qu'ils tiennent le monde. Ils pourraient se tromper, comme ils l'ont déjà fait tant de fois. En Angleterre, comme en France, voilà qu'en dépit de tout, des hommes indépendants et dévoués à leur pays les regardent à l'oeuvre, dénoncent les plans qu'ils forment, font la lumière des formidables ressources dont ils disposent, montrent à tous le travail de corruption, de dissolution et de ruine qu'ils poursuivent dans tous les Etats. C'est là le vrai moyen de leur faire échec et de les rendre inoffensifs, sinon de les supprimer. » (p. 99)

Encore plus loin, on lit encore :

« D'ailleurs, l'extraordinaire et quasi-surnaturelle vitalité du juif survit à tous les massacres, endure toutes les persécutions. Comparables aux tronçons du serpent fabuleux, les membres d'Israël, tranchés par le fer, deviennent autant d'hydres nouvelles qui vivent, et mordent, et injectent leur venin. » (p. 146)

Et enfin :

« En tous endroits où la purulence des moeurs entre en gestation, là où l'argent peut être considéré, selon le mot de Tolstoï, comme la possibilité d'exploiter le travail d'autrui, de créer un esclavage impersonnel, de domestiquer l'homme et la femme, le juif apparaît pour atteler, sous quelque prétexte que ce soit, ces modernes ilotes au manège qui sert à draguer l'or dans tous les bas-fonds de la corruption, de la vanité et de la sottise humaines. [...] » (p. 365)

Entrecoupés d'aperçus historiques, les considérations de même sorte se succèdent tout au long du volume. Une analyse complète et détaillée de ce volume serait à faire. Il semble bien que personne ne se soit penché sérieusement sur cet ouvrage de polémique antisémite. Uzanne se trahit en plus d'un endroit par quelques mots, expressions ou tournures de phrases, qu'il affectionnait et qu'il ne pouvait s'empêcher de placer dans ses textes, y compris celui-ci. Ce volume sort probablement des presses vers le début du mois d'août 1913. Uzanne a 62 ans. Aucune mention dans la correspondance intime et suivie entre les deux frères Uzanne pendant les années 1907 à 1911 ne permet d'en savoir plus sur la publication de cet ouvrage. Uzanne donne pourtant dans quelques lettres quelques signes évidents d'antisémitisme (nous le verrons bientôt).

De même nous ne savons pas si Uzanne continua à entretenir des relations avec Edouard Drumont dans ces années 1910-1915 ? ou si au contraire il s'en éloigna à l'issue de l'affaire Dreyfus ?

A lire ou à relire les deux billets précédemment publiés sur ce blog sur cet ouvrage et sur Edouard Drumont :



Bertrand Hugonnard-Roche


Note : nous avons sous les yeux un exemplaire broché de l'Anglerre Juive portant sur la couverture la mention de cinquième édition et sur la page de titre la mention de troisième édition. S'agit-il de fausses mentions d'édition pour faire croire au succès ? ou l'ouvrage connut-il un important succès et plusieurs réimpressions ? Le corpus de texte imprimé semble en tout point identique dans l'exemplaire sans mention et celui avec mentions.

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